garcon don organe

Mieux comprendre le processus d’une action courageuse

La sensibilisation, la promotion et l’éducation aux dons d’organes et de tissus, ça débute par de l’information pertinente, juste et éclairée. Voici une ressource que nous avons créée en collaboration avec des infirmières ressources et des médecins chercheurs dans le domaine. Nous souhaitons sincèrement que cela puisse vous aider à en savoir plus et à mieux comprendre ce sujet si important!

Première chaire de recherche pour le don d’organes au Canada en partenariat avec l’Université de Sherbrooke

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Dans le but de faire avancer nos connaissances sur le don d’organes, nous sommes fiers de nous être associés à l’Université de Sherbrooke, en créant la chaire de recherche Justin Lefebvre.

Notre objectif est de mieux saisir les paramètres, afin d’améliorer l’expérience du don d’organes pour les personnes donneuses, receveuse ainsi que les familles endeuillées. En favorisant la collaboration entre le développement universitaire, les connaissances hospitalières et les besoins de la communauté, cela nous permet de créer des méthodes novatrices pour améliorer le succès des transplantations.

Différents axes de la chaire de recherche*

1

Utiliser l’imagerie pour cartographier les cellules cancéreuses dans le corps et les traiter de manière ciblée, afin de prédire et de surveiller la réponse aux traitements.

2

Augmenter le nombre d’organes prélevés et leur qualité, grâce aux études cliniques qui mesurent l’efficacité et la sécurité des médicaments.

3

Réduire les dépressions, les chocs post-traumatiques et alléger le deuil, grâce au développement d’interventions en soins de fin de vie avec des familles de donneuses et de donneurs d’organes.

4

Former une relève de qualité dans le domaine de la recherche en don d’organes.

Sauver des vies, un don à la fois

La pénurie d’organes à des fins de transplantation est un enjeu de santé critique pour les populations québécoise et canadienne. Cette procédure sauve des vies, améliore la qualité de vie et constitue le traitement de choix pour un nombre croissant de maladies. De ce fait, la demande en transplantation ne cesse d’augmenter, mais l’offre demeure insuffisante.*

En propageant l’information, comme nous le faisons, nous nous assurons qu’un maximum de personnes puisse prendre des décisions éclairées, lorsqu’elles décident de signer leur carte d’assurance maladie. 

chaire photo groupe

Foire aux questions

Vous trouverez ci-dessous les réponses aux principales questions que vous vous posez sur le don d’organes et de tissus.

Il y a plusieurs façons de faire connaître nos volontés :

  1. Apposer votre signature sur l’autocollant à l’endos de votre carte d’assurance maladie (au renouvellement de votre carte)
  2. S’inscrire sur le registre de la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec) en remplissant un formulaire lors du renouvellement de votre carte ou en le demandant sur internet. Si vous êtes déjà inscrit sur ce registre, vous ne recevrez plus le formulaire avec votre renouvellement.
  3. S’inscrire au registre des notaires du Québec. Cette démarche n’engendre aucun frais supplémentaires lorsque vous allez rencontrer un notaire et il est possible d’y enregistrer un consentement ou un refus.
  4. En parler avec ses proches. Si les volontés ne sont pas connues par les différents registres, les professionnels de la santé poseront la question à vos proches.

 Dès que les enfants sont en mesure d’écrire leur nom, ils peuvent le faire, mais le titulaire de l’autorité parentale doit apposer ses initiales jusqu’à l’âge de 14 ans.

Un médecin à un code de conduite qui régit sa profession. Il y est inscrit entre autres :

« JE CONSIDÉRERAI la santé et le bien-être de mon patient comme ma priorité ;
JE RESPECTERAI l’autonomie et la dignité de mon patient ;
JE VEILLERAI au respect absolu de la vie humaine…»

Par ce texte, vous comprendrez que la signature sur la carte n’est regardée qu’en fin de vie par les professionnels de la santé et n’influence en rien les soins que vous recevrez.

On peut consentir au don d’organes vitaux (cœur, poumons, foie, pancréas, reins, intestins), au don de tissus (yeux, os, peau, valves cardiaques), au don pour la recherche. Les proches seront les porte-paroles des désirs du défunt.

Lors de la signature du consentement, il est possible d’émettre des restrictions particulières, comme par exemple, être d’accord pour le don de tous les organes et les tissus sauf les os et la peau. Ces restrictions seront évoquées par les proches et respectées.

Le don du corps à la science n’est pas inclus. Ceci requiert des démarches auprès d’une université qui s’occupe de ce genre de don.

Un donneur potentiel d’organes peut donner :

ReinsGénéralement, les 2 reins d’un donneur « décédé » seront transplantés à 2 receveurs différents. Un donneur vivant peut quant à lui donner 1 seul rein, et ce après un processus d’évaluation rigoureux qui permet de constater que votre santé ne sera pas mise en péril par ce don. Le rein est le premier organe à avoir été transplanté avec succès en 1954.
FoieLe foie est généralement transplanté à un seul receveur. À l’occasion, il peut être divisé en 2 pour ainsi faire bénéficier 2 receveurs.
PancréasLe pancréas peut être transplanté seul. Il peut aussi être transplanté avec un rein chez les patients souffrant de diabète avec une insuffisance rénale. De plus, il est possible de prélever uniquement les ilots pancréatiques (les cellules du pancréas qui sécrète de l’insuline en vue de les greffer).
PoumonsGénéralement, les poumons sont donnés en pairs à un receveur, plus rarement séparés à deux receveurs.
CoeurLe cœur peut être transplanté seul ou en combinaison avec des poumons.

La personne qui peut donner ses tissus est celle dont son cœur s’est arrêté. Donc qui est décédé. Cette personne peut faire le don de un ou plusieurs tissus à son choix. Les tissus sont greffés par des chirurgiens qui doivent soigner d’autres personnes vivantes.

Dépendant de la cause du décès, il y a plusieurs tissus que l’on peut donner :

Type de tissusPourquoi ce tissu?Précision
Les tissus oculairesMaladies dégénératives des yeux, accident qui cause blessure à la cornée, infection répétéeC’est le seul tissu qui peut être prélevé chez les personnes atteintes de cancer.
La peauGreffes de peau pour les grands brûlésMajoritairement la peau du dos est prise (grande surface). L’épaisseur est de 0.05 à 1.4 mm, soit l’équivalent d’une éraflure. Rien n’est apparent s’il y a exposition du corps.
Les tissus vasculairesChirurgies dont des vaisseaux sont nécessaires
Les tendons et ligamentsChirurgies orthopédiques suite à un trauma (accident)Prélèvement aux membres inférieurs seulement.
Les osChirurgies orthopédiques comme prothèse de hanche, du genou.Prélèvement du fémur et parfois tibia. Des prothèses sont mises après le prélèvement. Peut aussi servir à fabriquer de la colle qui est utilisée dans les chirurgies mentionnées.
Les valves cardiaquesNécessaire pour remplacer des valves chez certaines personnesTissus très en demande pour les enfants nés avec une malformation cardiaque.

Non, il n’est pas possible de faire les trois. Il faut savoir que lorsqu’une personne décide de faire le don de son corps à la science, elle ne peut pas faire le don d’organes ou le don de tissus (à l’exception de la cornée). En effet, pour être accepté pour le don du corps à la science, le corps doit être intact et ne doit pas avoir subi de chirurgie récente.

Il est possible pour une personne de mettre ses volontés en ordre de priorité. En effet, elle pourrait choisir de mettre le don d’organes comme premier choix et le don du corps à la science en deuxième choix, si le premier n’est pas possible puisqu’il n’est pas possible de faire les deux.

Le don d’organes est possible seulement dans certaines circonstances bien particulières.

La personne doit être hospitalisée dans une unité de soins critiques et elle doit avoir des traitements l’aidant à rester en vie.

Le don d’organes est possible seulement dans deux circonstances, soit lors d’un décès neurologique ou d’un décès circulatoire. Ces circonstances sont susceptibles de survenir lors :

  • d’un accident vasculaire cérébral (AVC) incluant les hémorragies cérébrales massives;
  • d’un traumatisme crânien;
  • d’une anoxie cérébrale due à un manque d’oxygène au cerveau (arrêt cardiaque, noyade, pendaison, intoxication)
  • d’un contexte d’aide médicale à mourir (seule cette catégorie ne nécessite pas d’hospitalisation aux soins critiques et de traitement de maintien des fonctions vitales.)

On peut classer les donneurs d’organes en trois catégories :

  1. Donneur vivant
  2. Donneur en mort cérébrale (décès neurologique)
  3. Donneur en arrêt circulatoire

Malheureusement, très peu de personnes peuvent devenir des donneurs d’organes. Dans les faits, il y a 12 fois plus de chance que vous ayez besoin d’une transplantation que de devenir un donneur. Au Québec, environ 1% des patients qui décèdent sont éligibles au don d’organes. Dans la majorité des cas, il s’agit de personnes avec une blessure grave et irréversible au cerveau. Cette blessure peut être suffisamment grave pour causer la mort du cerveau (c’est-à-dire en mort cérébrale ou décès neurologique).

Le décès neurologique, mort cérébrale, correspond à la cessation complète et permanente de l’ensemble des activités du cerveau suite à un arrêt d’apport sanguin au cerveau.

Non. Il y a deux façons de mourir. L’une est que le cerveau arrête de fonctionner en premier, la mort cérébrale, mais pour laquelle le cœur n’a pas arrêté ou a été réparti après des manœuvres de réanimation cardiaque. 

La deuxième façon, la plus connue des deux, est l’arrêt cardiaque dont le cœur n’a pas reparti après les manœuvres de réanimation.

La mort cérébrale, décès neurologique, est équivalente à la mort cardiaque au sens de la médecine et de la loi.

Un décès par critère neurologique est un diagnostic médical. Un examen physique est réalisé par deux médecins. L’examen a été déterminé en fonction d’experts canadiens qui ont écrit la procédure à faire selon les meilleures pratiques de la médecine.

Les tests réalisés ont pour but de confirmer l’absence de réflexes innés du cerveau tels que la toux, la respiration ou le clignement des yeux. Sans ces réflexes la vie n’est pas compatible.

Dans des situations particulières telles qu’une impossibilité à faire l’examen physique au complet, des tests additionnels devront être réalisés. Ces tests sont faits en imagerie médicale (radiologie).

Parfois, une personne en mort neurologique peut avoir des mouvements d’une partie de son corps (exemple : un bras, une jambe). Ces mouvements sont dus à un réflexe contrôlé par la moelle épinière (comme le marteau sur le genou). Cela n’est pas contrôlé par le cerveau.

Oui. Certains médicaments tels que les narcotiques (Fentanyl, Morphine) ou anxiolytiques (Midazolam, Lorazepam) pris de façon excessive peuvent donner une impression au médecin que le patient est en mort cérébrale. Dans pareille situation, le médecin pourra soit procéder à un dosage du médicament dans le sang ou procéder à une imagerie médicale comme mentionné à une question précédente.

Lorsque le diagnostic de décès neurologique est confirmé, il n’est plus possible de sauver la vie de votre proche. La date et l’heure sur le certificat de décès correspondent au moment où le diagnostic a été confirmé.

Oui. Il y a le décès en arrêt circulatoire contrôlé. Il y a deux façons de pouvoir faire ce type de don. La première c’est une personne qui aura des séquelles graves ou encore que les traitements médicaux ne pourraient empêcher son décès. C’est alors que l’équipe médicale pourra aborder la question du don d’organes avec les proches après avoir décidé d’arrêter les soins (donneur en arrêt circulatoire). La décision de l’arrêt de traitement prise, il y aura une évaluation faite par le médecin afin de voir la possibilité de décès rapide de la personne après avoir retiré les appareils ou médicaments supportant ses fonctions vitales. Le décès doit être prévisible dans un court délai pour éviter des souffrances aux organes qui pourraient être greffés.

La deuxième façon est une personne qui a été acceptée pour recevoir l’aide médicale à mourir et qui n’as pas de cancer. Le décès est assuré avec cette méthode.

L’option du don fait partie des soins de fin de vie.

Tout à fait ! Le don vivant est possible au Québec. Ce don peut provenir d’un membre de la famille ou d’un bon samaritain. Il est possible de donner un rein, une partie de son foie (c’est-à-dire un lobe) ou une partie d’un poumon. Au Québec, le don vivant de rein est disponible dans les principaux centres hospitaliers universitaires.

Absolument! Il y a très peu de contre-indication au don d’organes. Par exemple, une personne porteuse d’une hépatite, du VIH peut donner ses organes si un receveur est également porteur de ces maladies. Toutes les précautions sont prises pour ne pas transmettre de maladie dans le processus de don d’organes. Donc des personnes ayant le diabète, de l’hypertension, du cholestérol peuvent être éligibles à faire le don d’organes.

Saviez-vous que le plus vieux donneur était âgé de 92 ans et qu’il a fait don de son foie? C’est la qualité et non l’âge de l’organe qui est considérée.

Après avoir obtenu un consentement d’un proche, il y aura certaines étapes importantes pour l’évaluation des organes. Votre proche répondra à différentes questions sur vos habitudes de vie et vos anciennes maladies. Plusieurs prises de sang ainsi que des examens de radiologies seront faits, la majorité, à l’unité des soins critiques. Ces tests sont faits dans le but d’évaluer le niveau de fonctionnement de vos organes.

Parfois, à la lumière de cette démarche, un organe ne peut être transplanté faute d’un receveur compatible ou d’un niveau de fonctionnement de l’organe insuffisant. L’ensemble de cette démarche prend en moyenne 2 à 3 jours.

C’est Transplant Québec qui gère la liste d’attente unique sur laquelle toutes les personnes en attente d’une transplantation au Québec se retrouvent. Il existe de nombreux critères d’attribution afin d’assurer une équité pour tous et afin de respecter des principes éthiques. Certains de ces critères sont la compatibilité sanguine, tissulaire et anatomique, l’urgence de recevoir la transplantation et la condition médicale du donneur.

Le processus de don de tissus débute après l’arrêt du cœur. Un professionnel vous demandera votre autorisation pour vous mettre en contact avec Héma-Québec. Ceux-ci vous informeront quant à la suite du processus afin que vous puissiez prendre une décision libre et éclairée. Par le fait même, ils pourront répondre à toutes vos questions.

Les tissus sont prélevés en considérant la demande des chirurgiens qui les utilisent. Ce qui peut expliquer que malgré le désir de votre proche de faire un don de tissus, ceux-ci n’aient pas été prélevés.

Le processus débute seulement une fois que les proches ont été informés de la possibilité d’un don et qu’ils ont donné leur consentement.

Tout à fait. Personne ne saura que vous avez été donneur d’organes à moins que vos proches n’en parlent.

Non. Le prélèvement des organes et des tissus se fait dans le respect et la dignité du corps par une équipe de chirurgiens spécialisés dans ce genre de procédure. Le don n’entrave en rien les pratiques funéraires et il reste totalement impossible à déceler lors de l’exposition du corps.

Le don d’organes peut avoir un impact positif sur le processus de deuil des proches ayant consenti au don. Celle-ci peut avoir l’impression que la vie se poursuit d’une autre manière, que la mort de leur proche n’a pas été vaine. Les témoignages recueillis auprès des proches démontrent que, dans la majorité des cas, ce geste contribue à leur réconfort.

Il peut y avoir un délai d’une à deux journées entre le décès et la possibilité pour le salon funéraire de récupérer le corps. De plus, une mauvaise approche à la famille lors de la demande de don peut perturber le deuil. Les infirmières ressources s’emploient donc à favoriser le meilleur contexte possible pour faire la demande et éviter cette situation.

L’infirmière ressource : Principalement, les infirmières ressources ont pour fonction la promotion du don d’organes et de tissus dans leur centre hospitalier respectif et le soutien aux proches en deuil. Certaines d’entre elles ont un rôle régional et desservent plusieurs centres hospitaliers. La tâche principale de l’infirmière ressource est d’accompagner et de supporter les proches, de leur expliquer clairement le diagnostic de décès et de leur donner toutes les informations nécessaires afin qu’une décision libre et éclairée en matière de don d’organes et/ou de tissus puisse être prise. Offrir cette option de fin de vie, parce que c’est aussi un choix de vie!

Le coordonnateur de Transplant Québec: Il/elle est responsable de l’application du processus du don d’organes, de la référence et de l’identification du donneur potentiel à l’attribution des organes. Il assure également la formation et l’information des professionnels du réseau de la santé et des services sociaux en matière de don d’organes.

Oui. Si le décès neurologique est probable, le coroner doit alors être introduit rapidement pour éviter toute situation litigieuse. Par la loi, il a le pouvoir d’autoriser ou de refuser un don d’organes et/ou de tissus. Il doit émettre un numéro d’autorisation afin que le prélèvement ait lieu.

Aucune religion n’interdit le don d’organes. La majorité d’entre elles considèrent même le don d’organes comme un acte humanitaire. Par contre, certaines restrictions peuvent s’appliquer. Consultez votre chef religieux pour connaître les positions exactes de votre religion sur la question. Comme professionnels de la santé, nous devons simplement aider les proches à cheminer vers une prise de décision éclairée et surtout, respecter leur décision.

Ressources

Au Québec, il y a quelques sites Web qui font la promotion du don d’organes et de tissus auprès du public.

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